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Lei Fieloua

Écrit par :
Jean-Claude JUNIN

Date de parution :
16 février 2020

Lieu :
Tradition Provençale

Photo principale de l'article
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"Lei fieloua" est une des fêtes les plus populaires. Elle fait partie du cycle de Carnaval. Chantée en provençal, elle remonte probablement au Moyen-Age.

Paroles et musique ne sont pas les mêmes partout. Ainsi à Lançon, distant de Saint-Chamas d'une dizaine de kilomètres, costumes, paroles, musique, danse, défilé diffèrent sur tous les points des fieloua de Saint-Chamas, même le nom est différent ! "li fielouse" (les fileuses).

Lei fieloua est une fête à deux objectifs : fête des fileuses (li fieloua), fête du retour des beaux jours : la candeloi (la chandelle), la lumière, qui éclaire le chemin, retour du soleil après la longue nuit hivernale). L'erreur de beaucoup de folkloristes est de ne voir qu'une partie de cette fête : les fileuses, cela parce que li fieloua est une quenouille géante dont la pelote de laine est remplacée par une lanterne. A l'origine, "li fieloua" est une danse mauresque qui est très en vogue autour de la Méditerranée. Elle faisait partie des fêtes du retour de la nature à la vie après la longue saison de mort hivernale. Ces fêtes remontent à la plus haute antiquité et sont restées païennes malgré les persécutions et les interdits religieux. Les réjouissances carnavalesques descendent directement des réjouissances antiques.

L'Église a bien essayé d'imposer une liturgie de Carnaval avec le mardi gras et surtout la cérémonie du mercredi des cendres ouvrant sur les quarante jours du carême. Cela en vain, Carnaval et la mi-carême sont les points culminants d'une liesse populaire égayée par les plus importantes fêtes folkloriques. Les fieloua, fête des fileuses et du retour de la lumière, sont une manifestation de joie païenne.

"Lei fieloua" est une des fêtes les plus populaires. Elle fait partie du cycle de Carnaval. Chantée en provençal, elle remonte probablement au Moyen-Age.

Paroles et musique ne sont pas les mêmes partout. Ainsi à Lançon, distant de Saint-Chamas d'une dizaine de kilomètres, costumes, paroles, musique, danse, défilé diffèrent sur tous les points des fieloua de Saint-Chamas, même le nom est différent ! "li fielouse" (les fileuses).

Lei fieloua est une fête à deux objectifs : fête des fileuses (li fieloua), fête du retour des beaux jours : la candeloi (la chandelle), la lumière, qui éclaire le chemin, retour du soleil après la longue nuit hivernale). L'erreur de beaucoup de folkloristes est de ne voir qu'une partie de cette fête : les fileuses, cela parce que li fieloua est une quenouille géante dont la pelote de laine est remplacée par une lanterne. A l'origine, "li fieloua" est une danse mauresque qui est très en vogue autour de la Méditerranée. Elle faisait partie des fêtes du retour de la nature à la vie après la longue saison de mort hivernale. Ces fêtes remontent à la plus haute antiquité et sont restées païennes malgré les persécutions et les interdits religieux. Les réjouissances carnavalesques descendent directement des réjouissances antiques.

L'Église a bien essayé d'imposer une liturgie de Carnaval avec le mardi gras et surtout la cérémonie du mercredi des cendres ouvrant sur les quarante jours du carême. Cela en vain, Carnaval et la mi-carême sont les points culminants d'une liesse populaire égayée par les plus importantes fêtes folkloriques. Les fieloua, fête des fileuses et du retour de la lumière, sont une manifestation de joie païenne.

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Seuls les hommes y participent. C'est d'ailleurs une tradition qui remonte au Moyen-Age. Il ne faut pas oublier que la suprématie de l'homme sur la femme est une règle incontestable que le christianisme lui-même n'a pas envisagé de contester. Les officiants du culte sont tous masculins bien que nombre de saintes soient honorées et que le culte de la Vierge Marie ait une place primordiale. Le théâtre du Moyen-Age n'admet pas la femme sur scène bien que de nombreux personnages féminins fassent partie des diverses distributions. Ce sont des membres du clergé qui, le plus souvent, tiennent les rôles féminins.

Pas de femmes dans le défilé des fieloua, alors que le titre même de la fête devrait inciter à penser que seules les femmes devraient y participer, car combien d'hommes filent la laine ? Le fieloua, quenouille géante constituée par une canne de Provence robuste, mesure environ 1,50 m de long. Le plus difficile est la confection de la lanterne dans la partie supérieure de la canne. On utilise une canne verte et, comme la matière première ne manque pas, on arrive à découper dans la partie supérieure une lampe décorée de papiers multicolores ornant les huit faces, deux pyramides accolées par leur base et contenant la bougie qui va "esclala lou camïn" (éclairer le chemin). La canne elle-même est habillée de papiers de diverses couleurs. Ce papier constitue un véritable pompon à l'extrémité supérieure, pompon d'où pendent de nombreux rubans, en papier eux aussi.

Seuls les hommes y participent. C'est d'ailleurs une tradition qui remonte au Moyen-Age. Il ne faut pas oublier que la suprématie de l'homme sur la femme est une règle incontestable que le christianisme lui-même n'a pas envisagé de contester. Les officiants du culte sont tous masculins bien que nombre de saintes soient honorées et que le culte de la Vierge Marie ait une place primordiale. Le théâtre du Moyen-Age n'admet pas la femme sur scène bien que de nombreux personnages féminins fassent partie des diverses distributions. Ce sont des membres du clergé qui, le plus souvent, tiennent les rôles féminins.

Pas de femmes dans le défilé des fieloua, alors que le titre même de la fête devrait inciter à penser que seules les femmes devraient y participer, car combien d'hommes filent la laine ? Le fieloua, quenouille géante constituée par une canne de Provence robuste, mesure environ 1,50 m de long. Le plus difficile est la confection de la lanterne dans la partie supérieure de la canne. On utilise une canne verte et, comme la matière première ne manque pas, on arrive à découper dans la partie supérieure une lampe décorée de papiers multicolores ornant les huit faces, deux pyramides accolées par leur base et contenant la bougie qui va "esclala lou camïn" (éclairer le chemin). La canne elle-même est habillée de papiers de diverses couleurs. Ce papier constitue un véritable pompon à l'extrémité supérieure, pompon d'où pendent de nombreux rubans, en papier eux aussi.

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Tous les chanteurs sont des hommes, pas des travestis. Ils sont vêtus d'un pantalon blanc, d'une chemise blanche, d'une ceinture rouge en étoffe ("la taïolo") et d'une cravate rouge. Sur la tête un bonnet rouge à pointe terminée par un grelot. Aux pieds, des pantoufles blanches avec grelots également. Ces grelots ("li cascaveù") sont parfois aussi cousus aux manches de la chemise. Ils tintent pendant le défilé.

Le centre de l'action c'est Arlequin qui ouvre la marche ; comme tous il a le visage enfariné.
Le nombre de participants est très important, de trente à quarante chanteurs. On peut en augmenter le nombre en ajoutant de nouveaux couplets. La préparation est longue car il faut mettre au point un véritable pas de danse. Lei fieloua portant à la main droite leur quenouille-lanterne forment deux colonnes qui avancent en sautillant, se croisant, ne formant plus qu'une colonne, se séparant à nouveau au son de la musique de Saint-Chamas avant 1914, des tambourins avant 1900 et de l'orchestre du bal après 1920.
Arlequin précède li fieloua en faisant la roue, des sauts périlleux, des pas de danses. Il faut un véritable acrobate pour tenir cet emploi. C'est lui qui, au milieu de la cérémonie, engage une véritable diatribe avec "lei fieloua", dont il se distingue et par le costume et parce qu'il ne porte pas de "quenouille-lanterne".

Texte extrait du livre de Paul Lafran.
"Le Folklore de Saint-Chamas-en-Provence."

Tous les chanteurs sont des hommes, pas des travestis. Ils sont vêtus d'un pantalon blanc, d'une chemise blanche, d'une ceinture rouge en étoffe ("la taïolo") et d'une cravate rouge. Sur la tête un bonnet rouge à pointe terminée par un grelot. Aux pieds, des pantoufles blanches avec grelots également. Ces grelots ("li cascaveù") sont parfois aussi cousus aux manches de la chemise. Ils tintent pendant le défilé.

Le centre de l'action c'est Arlequin qui ouvre la marche ; comme tous il a le visage enfariné.
Le nombre de participants est très important, de trente à quarante chanteurs. On peut en augmenter le nombre en ajoutant de nouveaux couplets. La préparation est longue car il faut mettre au point un véritable pas de danse. Lei fieloua portant à la main droite leur quenouille-lanterne forment deux colonnes qui avancent en sautillant, se croisant, ne formant plus qu'une colonne, se séparant à nouveau au son de la musique de Saint-Chamas avant 1914, des tambourins avant 1900 et de l'orchestre du bal après 1920.
Arlequin précède li fieloua en faisant la roue, des sauts périlleux, des pas de danses. Il faut un véritable acrobate pour tenir cet emploi. C'est lui qui, au milieu de la cérémonie, engage une véritable diatribe avec "lei fieloua", dont il se distingue et par le costume et parce qu'il ne porte pas de "quenouille-lanterne".

Texte extrait du livre de Paul Lafran.
"Le Folklore de Saint-Chamas-en-Provence."

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